Carlo Chatrian. Le chef artistique du Festival

Stamattina abbiamo avuto l’onore d’incontrare il direttore artistico Carlo Chatrian, che ha concesso alla nostra Ninon un’intervista in francese. Conoscerlo e ascoltarlo è stato un vero piacere.

Qui vous a élu directeur ?

C’était Marco Solari, le président du Festival.

Quel métier avez-vous fait avant ?

Beaucoup de métiers, j’écrivais pour des journaux et des revues, je faisais la programmation aussi à Locarno et je dirigeais une commission de films, qui est une institution qui aide les productions du cinéma à tourner dans une région, c’est-à-dire ma région d’origine, la Valle d’Aosta.

Aimez-vous faire ce métier ?

Je pense que oui.

Depuis combien d’années faites-vous ce métier ?

Je suis directeur du Festival de Locarno depuis 2012, donc ça fait ma sixième édition.

Pourquoi avez-vous décidé de devenir directeur du Festival ?

C’était monsieur Solari qui m’a proposé de devenir directeur et moi j’ai accepté.

Qu’est-ce que signifie « directeur artistique » ?

Je m’occupe de la partie artistique du Festival : ça veut dire que je choisis les films pour le public, les invités, les évènements qui sont autour du Festival. Ce sont les films pour la Piazza Grande, les films de la compétition, les invités auxquels on remet un prix et les invités qui viennent avec les films.

Pourquoi voulez-vous aller à Berlin ?

Il y a du désir de partir dans une nouvelle aventure et il y a un peu de regret de quitter cet endroit que j’aime beaucoup.

Qui va être le prochain directeur ?

Ça je ne sais pas du tout, je le saurai quand [le nom] sortira.

Est-ce que vous choisissez les films qui ne vous plaisent pas ?

Mmmh… non. Tous les films que je choisis c’est parce que je crois qu’ils sont bien pour l’endroit où je les montre.

Quels sont vos trois films préférés ?

Un film de Charlie Chaplin qui s’appelle « Modern Times » : c’est un film burlesque qui fait rire, mais qui parle aussi des usines et des ouvriers. Le deuxième est un mélodrame, une histoire d’amour, dans laquelle il y a une couple qui a des problèmes à être ensemble, mais il parle aussi d’un voyage en Italie et il s’appelle « Viaggio in Italia » de Roberto Rossellini. Le troisième est un film de Robert Polanski : il fait référence aux années ’40, mais il est tourné dans les années ’80. Il s’appelle « China Town » et il raconte l’histoire d’une Dark Lady et d’un détective qui n’ont rien en commun.

Est-ce que vous les avez déjà diffusés dans le Festival ?

« Modern Times » et « China Town » oui et le troisième non.

Et pourquoi vous ne l’avez pas diffusé cette année ?

Parce que composer un programme est très difficile et je ne le compose pas pour moi-même, mais pour le public et donc on doit créer des parcours. Parfois il faut avoir un ensemble de films et pas seulement les films préférés et aussi parce que à Locarno on montre aussi des films nouveaux.

Dans les années que vous avez dirigées, quelle était votre année préférée ?

Les éditions sont un peu comme les images d’un film : pour exister, il faut effacer les images d’avant, donc j’ai un peu de mal à repérer édition par édition. C’est comme un puzzle dont les pièces changent tous les moments. Quand j’étais content c’est quand la Piazza Grande était remplie et que tout le monde applaudissait.

Avec quels critères choisissez-vous les films du festival ?

Il faut les choisir avec les trips et avec le cœur : d’un côté on doit réagir en manière viscérale au film et de l’autre côté il faut réagir avec un peu de tendresse, parce que les films sont des objets fragiles. On essaye donc de mélanger un peu les deux. Au final on choisit des films qui nous racontent le monde et qui nous donnent l’envie de découvrir les personnes qui nous entourent et surtout qui ne nous proposent pas la même histoire, la même formule.

 

Intervista a cura di Ninon